POÉSIE / La fôret de quiconque

Encore un poème de Loïc reçu récemment et dont il demande à ce qu’il soit publié ici.

Bientôt, nous proposerons un fichier rassemblant l’ensemble des poèmes écrits ces dernières années par notre ami, à Bure, à l’université, en cavale ou en détention, des textes publiés sur internet ou inédits. Il souhaite plus que tout que ces mots circulent, qu’ils soient diffusés librement, repris, imprimés, écrits sur les murs à la craie ou à la bombe.

Bonne lecture !

 

La forêt de quiconque

L’amour est indomptable, c’est le jeu des esprits,
Aucun n’est responsable, le passé nous poursuit.
Blessure en géritage, on se venge aux conquêtes
A l’usure sont-elles sages, ces jouissances qui sécrètent;

Tant de vie, de semences, dans le vide tourment,
Où l’on fuit la souffrance de ce premier moment,
Où s’est éteint son coeur à l’amour véritable,
Quand l’étreinte en sueur a invoqué la fable.

Le voici ! C’est le monstre, lui qui naît dans l’ébat,
C’est le jour qui se montre et le monstre c’est moi,
Ou bien toi, ou nous deux, peut-être même trois,
Puisque l’âme est un pieux où s’attache les croix.

Gardant foi en tes yeux qui regardaient ailleurs,
Assombrissant les cieux, j’ai fait couler tes pleurs,
Croyant l’ombre chez toi en ma vision si sombre,
Je suis l’ombre des rois, des opressions immondes.

Sur le rocher nocturne aux fôrets enchantées,
J’ai méprisé la Lune et l’ange a sangloté.
Dans le cycle des femmes, c’est le mâle qui vient,
Aux parades infamment du nuptial destin.