NEWS / Vidéo des violences policières du G20 de Hambourg

Alors que le procureur de Hambourg a réclamé 4 années et 9 mois de prison ferme à son encontre, Loïc cvient de produire cette vidéo qui compile les nombreuses violences commises par les forces de l’ordre à l’occasion du G20 de juillet 2017.

Il écrit :

« Ceux qui ont commis des actes de violence, ce ne sont ni les policiers, ni les organisateurs du sommet du G20. » – Olaf Scholz, Ancien maire de Hambourg

Un mensonge qui ressemble beaucoup à la parole d’Emmanuel Macron « Ne parlez pas de violence policière ».

Que la police soit française ou allemande, elle semble jouir de la même impunité.

No justice, No Peace

NEWS / Revue de presse suite aux réquisitions

 

Réactions aux plaidoyers

Dans le procès de la Elbchaussee, le 22 Juin, les procureurs ont demandé
des peines allant de 30 mois de prison pour les deux plus jeunes accusés à trois ans ferme pour les deux plus âgés. Et ce malgré la déclaration de l’an passé où ces quatre accusés originaires d’Offenbach avaient affirmé leur participation à la manifestation de l’Elbchaussee.

Pour notre ami, ils ont plaidé pour une peine de prison ferme de quatre ans et neuf mois ainsi qu’une remise en détention provisoire immédiate. Loïc, qui juridiquement avoue les jets manqués du soir du 7 juillet 2017 n’a rien déclaré par rapport au rassemblement matinal sur la Elbchaussee (cette grande rue d’un quartier bourgeois de la ville). Les procureurs estiment que les cinq y auraient été et qu’il ne peut pas s’agir d’une manifestation spontanée « légale » mais que
c’était une « émeute planifiée », hautement criminelle.Par conséquent, la simple présence dans les lieux, même passive, démontrée ou pas, suffit pour demander de mettre des jeunes en taule pendant plusieurs années. Les avocat·e·s ont demandé l’acquittement de Loïc mais l’État continue de surenchérir dans un esprit de vengeance punitive : les cinq devront payer toute la facture !

Restent à venir: plaidoyers des avocats des jeunes de Offenbach le 3 juillet, derniers mots des inculpés le 9 et jugement le 10. Des rassemblement de soutien sont prévus à Hambourg.
Toutes les dates se trouvent sur www.unitedwestand.blackblogs.org

Continuez de soutenir les inculpé·e·s du G20 !

Revue de presse germanophone

Quelques articles de la fin de semaine à la suite des plaidoyers et des réquisitions :

La plupart des réactions médiatiques n’englobent que les demandes du procureur. La plaidoirie de la défense à été relayée par l’agence DPA – presqu’aucun·e journaliste étaient présentes. Dans l’article, DPA précise que d’autres jets d’objets seraient probablement à rajouter au tableau mais évoque la demande d’acquittement des avocats de Loïc, L. THeune et U. Weyers.

https://www.sueddeutsche.de/panorama/prozesse-hamburg-angeklagter-in-g20-prozess-freispruch-gefordert-dpa.urn-newsml-dpa-com-20090101-200623-99-537885

DPA

Le jour précédent, lors des réquisitions magistrales, la DPA résumait les peines demandées puis enchaînait les faits reprochés, dénombrant les dégâts causés et leur prix.

https://www.mopo.de/hamburg/g20-in-hamburg-zerstoerungen-an-elbchaussee–diese-strafen-drohen-den-angeklagten-36894016

NDR

La chaîne publique régionale est sur place et reprend la demande du procureur en détail. Ainsi, il reproche à tous les inculpés d’avoir assisté aux évènements de la Elbchaussee. « Même sans avoir été actifs », les jeunes de Offenbach, qui se sont détachés avant la fin, et Loïc, seraient tous responsables des dégâts dans leur ensemble. Le procureur souligne le « partage des tâches ». Les inculpés ont crée du « soutien psychologique ». Ce n’était pas une manifestation – uniquement de la « rage destructrice ». Le journal dit également que « le Français risque le plus » et que le procureur pense que celui-ci aurait lancé un « pétard dans un bâtiment » durant l’action de la Elbchaussee, le 7 juillet au petit matin.

https://www.ndr.de/nachrichten/hamburg/Elbchaussee-Randale-Staatsanwalt-fordert-Haftstrafen-,elbchaussee158.html

Abendblatt

L’article des réacs locaux n’est accessible qu’en payant. Titre: « Peines de prisons demandées au proces-G20-Elbchaussee ».

https://www.abendblatt.de/hamburg/article229367228/Haftstrafen-in-G20-Prozess-zur-Elbchaussee-gefordert.html

RDL

Radio Dreyeckland continue de suivre le procès et commence le reportage par un voyage dans le temps pour faire lien entre le récit de Loïc et les événements de Hambourg. Les 10 minutes reprennent très largement la déclaration et émettent l’hypothèse que ce texte très émouvant lu par Loïc la semaine dernière ait pu « saboter » la prise de parole de la magistrature – les demandes du procureur ont du être décalées d’une audience – trop prise par le temps de son temple technocratique. Les journalistes reviennent en largeur sur le procès et expliquent les détails techniques à venir dans le déroulé des jugements.

https://rdl.de/beitrag/die-gesellschaft-hat-die-kriminellen-die-sie-verdient

Junge Welt

Le journal néo-socialiste critique à nouveau l’absurdité des inculpations en relevant en titre : « Coupables sans faits reprochés ».

https://www.jungewelt.de/loginFailed.php?ref=/artikel/380823.g-20-verfahren-t%C3%A4ter-ohne-tatvorwurf.html

TAZ
Katharina Schipkowski reprend la thématique de la violence policière et commente la politique du Senat (parlement de Hambourg) et leur discours sur les forces de l’ordre avec un philosophe du nom de Daniel Loick à l’appui. L’article met en lumière les craintes des citoyen·nes et élu·es en vue du grand néant des poursuites des forces de l’ordre ayant commis des violences gratuites avec des conséquences aussi graves que visibles durant le G20. La politique qui ignore la casse du droit de rassemblement et la violence excessive nuit activement à la confiance que les citoyen·nes pourraient et devraient avoir face aux forces de l’ordre. Dans 43 cas la position du sénat sur la question des violences policières durant le sommet a été « la violence était justifiée ».

https://taz.de/Rolle-der-Polizei-bei-G20-in-Hamburg/!5692769/

NEWS / Réquisitions du procureur

Lundi, le procureur de Hambourg a rendu ses réquisitions dans le procès de la Elbchaussee, au terme de 65 audiences étalées sur une année et demie. Il réclame les condamnations suivantes :

  • 2 ans et demi de prison ferme pour les deux accusés qui étaient mineurs au moment de la manifestation
  • 3 ans de prison ferme pour les deux accusés qui étaient majeurs au moment des faits

Ces quatre personnes sont accusées d’avoir simplement marché dans la manifestation. Le procureur ne leur reproche aucune dégradation ou dégât.

  •  4 ans et 9 mois de prison ferme à l’encontre de Loïc, seul parmis les accusés à se voir reproché des actes précis par le procureur outre sa supposée participation à la manifestation, en l’occurence d’avoir jeté un gros pétard dans l’entrée d’une banque, d’avoir jeté deux bouteilles de bières trouvées par terre en direction de la police (le procureur reconnait que les bouteilles n’atteignent pas la police grâce à une vidéo) et enfin d’avoir jeté deux pierres en direction d’un canon à eau.

Malgré la lourdeur de ces réquisitions, personne dans ce procès n’est accusé d’avoir blessé qui que ce soit personnellement.

Deux réactions de Loïc à ces réquisitions (publiées sur sa page Facebook)

L’incarcération n’a pas éteint et n’éteindra pas ma révolte

« Maintenant pour terminer parce que je suis fatigué d’écrire, je vais poser cette question : lorsqu’un policier est violent, qu’il s’acharne contre un manifestant au sol et que ce dernier a le crâne fracturé, la justice va-t-elle condamner l’ensemble des policiers présents autour de la
scène ? Non. La justice ne va même pas condamner le policier qui a effectivement fait la violence.

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NEWS / Revue de presse suite à la déclaration au tribunal

Voici une petite revue de presse suite à la première déclaration de Loïc dans le procès de la Elbchaussee, le 17 juin 2020. Nous revenons ici sur les réactions dans la presse et les milieux militants en Allemagne.

 

1. La DPA, les conservateurs et les réacs

DPA
La grande agence de dépêches DPA a simplifié le procès mais tout de même insisté sur le caractère radicalement politique de la déclaration en mettant en titre « Inculpé au procès pour cause du G20 : « Bien plus de dommages par le fast-food ». En citant que « chaque société a les criminels qu’elle mérite », la DPA souligne également que l’inculpé « justifie des moyens violents par les injustices du système capitaliste ».

https://www.sueddeutsche.de/panorama/prozesse-hamburg-angeklagter-in-g20-prozess-groessere-schaeden-durch-fast-food-dpa.urn-newsml-dpa-com-20090101-200616-99-450080

BILD
Le boulevard de droite (plus de 4 millions de lecteur·ices) est vide comme tout et montre une grande photo de Loïc avec le jeu de Risk D.I.Y. En peu de phrases, elle résume que les plaidoyers ont du être déplacés car l’accusé a fait une déclaration très longue et que celui-ci admet avoir manqué la police aussi bien avec des canettes
qu’avec des cailloux.

https://www.bild.de/regional/hamburg/hamburg-aktuell/elbchaussee-krawalle-plaedoyers-im-g20-prozess-vertagt-71334638.bild.html

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LOÏC : « JE NE SAVAIS PAS QU’UN PROCÈS POUVAIT DURER AUSSI LONGTEMPS »

Ce mercredi 17 juin, pour la première fois depuis l’ouverture du procès de l’Elbchaussee à Hambourg, notre ami Loïc a pu s’exprimer au tribunal. Sa déclaration a duré environ une heure. L’événement était d’autant plus attendu qu’il marquait également la réouverture de ce procès au public après 18 mois de huis clos. L’heure n’était pourtant pas, hier, aux grands rassemblements. Crise sanitaire oblige, seules 15 personnes ont en effet été autorisées à s’asseoir sur les bancs de la salle d’audience. Les autres sont restées à l’extérieur et c’est avec des masques de protection que la déclaration a été lue et entendue. En voici la retranscription complète.

 

Mesdames et messieurs les jurés,

Enfin, nous arrivons vers la fin de ce procès qui a débuté en décembre 2018. Je ne savais pas qu’un procès pouvait durer aussi longtemps.

J’ai été arrêté quelques jours après l’anniversaire de mes 22 ans, en août 2018, les policiers ont défoncé la porte de la maison de mes parents en criant, ma petite sœur a dû se mettre à genoux les mains sur la tête. En entendant la porte se faire fracasser, j’ai eu dans mon esprit des images de violence policière lors d’interpellations, de comment les policiers se lâchent et frappent les personnes. J’ai pris peur et je suis passé par le toit en finissant dans le jardin des voisins et j’ai rejoint l’autre côté du lotissement. Mais la police avait bouclé l’ensemble du quartier, et une personne qui marche en chaussettes sur la route est très vite suspectée. Un policier en civil se met à courir après moi en me criant : « Viens ici petit merdeux ». Ayant ressenti dans sa voix une certaine animosité, je juge préférable de ne pas répondre à son invitation qui, si c’était moi qui lui avais dit « merdeux », relèverait de l’outrage.

Je me retrouve alors dans le jardin puis le garage d’un voisin, pris au piège. Étant contre le mur, contraint d’attendre que le policier arrive, ce dernier me saute dessus et me tord le poignet droit alors que je me laisse faire. Je lui fais la remarque de sa violence inutile et il me réplique : « Estime toi heureux que je ne t’ai pas tiré dessus ». Vu sous cet angle, je m’estime effectivement heureux d’être encore en vie. Il est vrai que de nombreuses interpellations policières ont comme fâcheuse tendance de se transformer en peine de mort. Mais ce triste sort est d’avantage réservé aux personnes racisées habitants dans les quartiers populaires. En France, il ne passe pas un mois sans décès lors d’interpellation. La porte du garage finit par s’ouvrir, des policiers, gendarmes, bacqueux et civils cagoulés apparaissent, arme automatique à la main. Peut-être trente membres des « forces de l’ordre ».

Le voisin, à qui appartient le garage, sort de sa maison et découvrant la scène me dit spontanément : « Ça va Loïc ? Tu veux un verre d’eau ? ». Cette remarque a fait un blanc dans le sérieux et la lourdeur de l’interpellation, j’ai fait de mon mieux pour étouffer un rire et j’ai refusé le verre d’eau car mes mains étaient attachées. De retour à la maison de mes parents afin de mettre mes chaussures, je n’arrive pas à faire mes lacets et demande aux gendarmes d’enlever mes menottes : « Nan, c’est possible d’y arriver avec », répond l’un. J’ai toujours aimé les défis alors j’essaye, mais vu que mes mains sont attachées dans le dos – et même avec beaucoup de volonté – c’est tout bonnement impossible. Les gendarmes rigolent et se moquent de moi. Ma petite sœur se tient juste à côté avec une sérénité mélangée d’émotions comme je n’en avais jamais vu sur son visage, son regard est puissant. Elle lance spontanément avec force aux gendarmes : « Mais enlevez-lui les menottes pour qu’il mette ses chaussures ! » Sa voix contient une puissance divine, la moquerie s’est transformée en gène. J’ai vu les regards des gendarmes se perdre vers le sol et l’un s’est empressé d’enlever les menottes. Ma petite sœur aurait dit : « Mais enlevez-lui les menottes et laissez-le libre ! », les gendarmes seraient peut-être partis et j’aurais pu faire un câlin à ma petite sœur. Parce que viendront ensuite 1 an et 4 mois d’emprisonnement, 1 an et 4 mois où même au parloir, les gardiens empêchent les câlins.

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