NEWS / Parution de la brochure : « KEINE G20, KEINE PROBLEM »

Les deux déclarations prononcées par Loïc devant le tribunal de Hambourg, les 17 juin et 9 juillet dernier ont été rassemblées en une brochure afin de les diffuser aussi largement que possible. Un texte d’introduction présente le contexte de cette affaire et les enjeux du procès afin de les rendre accessibles à celles et ceux qui n’auraient pas suivi le long et fastidieux déroulé du procès.

De telles déclarations, en ce qu’elles constituent des prises de positions politiques fortes, ne s’adressent évidemment pas aux seul.e.s magistrat.e.s de la cour de Hambourg, chargé.e.s de juger notre ami et ses co-accusés dans le cadre des procédures post-G20 et méritent de continuer à circuler, maintenant que ce premier procès est terminé.

Bonne lecture !

Télécharger « Keine G20 Keine problem » (PDF – 10,0Mo)

NEWS / Revue de presse de ces derniers jours

Voici une revue de presse des articles faisant références au procès de l’Elbchaussee et à la situation de Loïc, avant et après les dernières déclarations puis suite à l’annonce du verdict en 1ère instance.

Si vous souhaitez lire ces articles en français, vous pouvez par exemple utiliser le traducteur en ligne deepl.

AVANT LE 10 JUILLET

Rote Hilfe – SRI

L’organisation historique contre la justice de classe et la répression des mouvements sociaux en Allemagne se solidarise avec les inculpés et appelle au soutien tout en soulevant l’impunité des vrais malfrats du sommet.

https://www.rote-hilfe.de/news/bundesvorstand/1071-g20-prozesse-politisches-exempel-im-elbchaussee-verfahren-erwartet

La IL – Gauche Interventioniste

Le Groupe local de Heidelberg Akut+C (www.akutplusc.org/) a publié un long commentaire sur les suites de l’impunité de la violence policière contre tout et n’importe qui influe fortement sur la possibilité de faire de la désobéissance civile. Le texte part de l’expérience personnelle d’un camarade ayant participé aux actions de « Block G20 »

https://blog.interventionistische-linke.org/g20-gipfel/ziviler-ungehorsam-und-polizeigewalt 

TAZ

La TAZ s’indigne de l’acquittement de l’ex-policier qui avait balancé une canette sur ses collégues l’hors de la manif Welcome to Hell. Titre: « il faudrait être un agent de police ».

https://taz.de/Archiv-Suche/!5693981&s=g20&SuchRahmen=Print/

Un deuxième article fait l’interview de l’activiste médias Rasmus Gerlach, qui organise une soirée en images autour du G20 à la Rote Flora. Continuer la lecture de NEWS / Revue de presse de ces derniers jours

NEWS / Loïc condamné à 3 ans, reste libre pour le moment

Le verdict est enfin tombé ce vendredi matin dans le procès de l’Elbchaussee. La cour a rendu sa décision avant de l’expliquer et de la détailler longuement – trois heures d’un monologue déroutant où la présidente a admis le vide du dossier, la vacuité des thèses du procureur et les nombreux mensonges de la police tout en condamnant 3 des 5 prévenus à des peines démesurées.

Loïc a été condamné à 3 ans de prison ferme (le procureur avait requis 4 ans et 9 mois contre lui). Aucun mandat de dépot n’a été prononcé contre lui, il reste donc libre pour le moment. Les 16 mois de prison qu’il a déjà effectué sont à déduire de cette peine et il est commun en Allemagne de n’effectuer que les deux tiers d’une peine lors de la première incarcération. Notre ami devrait donc théoriquement retourner en prison pour une durée de huit mois. Cela dit, ses avocats ont décidé de faire appel et sont convaincus que le procureur en fera autant dans les heures qui viennent. Cet appel étant suspensif, il restera libre jusqu’à ce second jugement qui ne devrait pas intervenir avant un an. D’ici là, aucun contrôle judiciaire ne lui sera imposé, il pourra donc quitter enfin Hambourg et aller où bon lui semble sans avoir à rendre des comptes aux flics ou à la justice. À suivre donc.

Concernant ses quatre co-accusés, deux d’entre eux, mineurs au moment du G20 en 2017, ont été condamnés à 2̶0̶ ̶h̶e̶u̶r̶e̶s̶ ̶d̶e̶ ̶t̶r̶a̶v̶a̶i̶l̶ ̶s̶o̶c̶i̶a̶l̶ (Edit: il s’agit en réalité de 20 « unités de travail social », soit 20 fois 6 heures, c’est à dire une vingtaine de journées de travail) deux autres ont écopé de peines de prison avec sursis (1 an et 3 pour l’un, 1 an et 5 mois pour l’autre).  Les accusés qui ont tous été condamnés bien qu’aucun faits concrets ne leur soit reprochés devront de plus s’aquitter des frais de justice qui pourraient atteindre des sommes très élevées vu l’extraordinaire lourdeur du dispositif judiciaire (près de 70 audiences, 10 avocat.e.s, des experts, des dizaines de témoins etc.).

Il faudra encore, dans les semaines qui viennent, décortiquer le très long jugement qui a été présenté ce matin pour comprendre exactement les thèses qui ont été validées par la justice allemande concernant notamment la complicité supposée de toutes les personnes présentes dans une manifestation envers les actes que d’autres produisent. La question de l’identification d’une personne par sa démarche reste également au coeur de ce dossier après ce jugement. Les craintes qu’un tel jugement face jurisprudence en Allemagne et inspire la justice et les flics dans d’autres pays sont plus que jamais justifiées.

Liberté pour tous et toutes !
Force et courage pour les 3 de l’affaire dite du Parkbank à Hambourg (deux personnes sont encore en prison et leur procès continue) !

 

LOÏC : « KEINE POLIZEI, KEINE PROBLEM »

Ce jeudi, l’ensemble des accusés du procès de l’Elbchaussee étaient invités à parler une dernière fois devant le tribunal de Hambourg. Il s’agissait des ultimes déclarations avant le verdict attendu le lendemain.  Parmi les quatre co-accusés qui comparaissent aux côtés de Loïc, un seul a souhaité prendre la parole, brièvement, remerciant ses proches pour leur soutien dans cette longue épreuve. Loïc s’est ensuite exprimé durant une vingtaine de minutes. Comme lors de sa première déclaration, quinze personnes seulement ont été autorisées à entrer dans la salle d’audience, sous prétexte de limiter les risques sanitaires.

Voici le texte complet de cette déclaration, lue en français par notre ami puis traduite en allemand par son interprète.

« Pas de police, pas de problème »

Ainsi, me menace-t-on de 4 ans et 9 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Dont 3 années correspondent à des choses que je ne suis pas accusé d’avoir personnellement faites mais dont je suis rendu complice.

La plupart des gens ne sont pas fans du G20. Aucune manifestation pro-G20 n’a d’ailleurs eu lieu à Hambourg, sauf peut-être celle des 30 000 policiers qui ont décidé d’interdire toute circulation si vous n’êtes pas une voiture de police ou un véhicule de luxe transportant les participants au sommet.

En postant sur Youtube une Compile des violences policières du G20 de Hambourg de 15 min, j’ai vu dans mes recherches qu’Olaf Scholz, ancien maire de Hambourg, avait déclaré : « Ceux qui ont commis des actes de violence, ce ne sont ni les policiers, ni les organisateurs du sommet du G20 ». Puisqu’il suffit d’affirmer un mensonge pour qu’il devienne la vérité, sachez que je n’étais pas au G20 de Hambourg.

Je crois que ce procès irait beaucoup plus vite si l’accusation se limitait à ce que chaque individu est accusé d’avoir personnellement fait. Ces nouvelles notions de complicités et de « co-auteurs » qui permettent d’accuser de l’ensemble des choses qui se passent dans une manifestation sont des abus du pouvoir judiciaire. Une des revendications des révoltés de Hong Kong est « le retrait du terme « émeutiers » pour qualifier les manifestants car cette formulation permet des arrestations beaucoup plus nombreuses pour des motifs minimes ». La Chine était présente à Hambourg. Ce long procès est basé sur une même criminalisation des manifestations ainsi que l’utilisation de la reconnaissance faciale. C’est à se demander si la « mainmise de Pékin » sur Hong Kong n’aurait pas déposé quelques doigts sur Hambourg.

Lors d’une manifestation, on n’a jamais accusé un policier d’une violence qu’un autre policier aurait réalisée. D’ailleurs, on n’accuse quasiment jamais de policier tout court. Il existe des réglementations sur l’usage de la force, mais lorsque la police ne respecte pas sa propre déontologie, aucun procès. Et je m’abaisse là sur le terrain des conditions purement légalistes. Car que l’on me matraque au crâne ou dans les règles de l’art de l’usage considéré comme légitime de la force, mon sentiment de révolte reste le même. Mon indignation ne s’arrête pas à l’appréciation anatomique de la violence subie.

Max Stirner écrivait : « Aux mains de l’individu la force s’appelle crime, aux mains de l’État, la force s’appelle droit ». Je crois que lorsqu’un usage de la force s’exprime, il doit-être questionné dans chaque situation, et ne surtout pas devenir une normalité, un droit immuable.

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