NEWS / Réquisitions du procureur

Lundi, le procureur de Hambourg a rendu ses réquisitions dans le procès de la Elbchaussee, au terme de 65 audiences étalées sur une année et demie. Il réclame les condamnations suivantes :

  • 2 ans et demi de prison ferme pour les deux accusés qui étaient mineurs au moment de la manifestation
  • 3 ans de prison ferme pour les deux accusés qui étaient majeurs au moment des faits

Ces quatre personnes sont accusées d’avoir simplement marché dans la manifestation. Le procureur ne leur reproche aucune dégradation ou dégât.

  •  4 ans et 9 mois de prison ferme à l’encontre de Loïc, seul parmis les accusés à se voir reproché des actes précis par le procureur outre sa supposée participation à la manifestation, en l’occurence d’avoir jeté un gros pétard dans l’entrée d’une banque, d’avoir jeté deux bouteilles de bières trouvées par terre en direction de la police (le procureur reconnait que les bouteilles n’atteignent pas la police grâce à une vidéo) et enfin d’avoir jeté deux pierres en direction d’un canon à eau.

Malgré la lourdeur de ces réquisitions, personne dans ce procès n’est accusé d’avoir blessé qui que ce soit personnellement.

Deux réactions de Loïc à ces réquisitions (publiées sur sa page Facebook)

L’incarcération n’a pas éteint et n’éteindra pas ma révolte

« Maintenant pour terminer parce que je suis fatigué d’écrire, je vais poser cette question : lorsqu’un policier est violent, qu’il s’acharne contre un manifestant au sol et que ce dernier a le crâne fracturé, la justice va-t-elle condamner l’ensemble des policiers présents autour de la
scène ? Non. La justice ne va même pas condamner le policier qui a effectivement fait la violence.

J’ai le souvenir de têtes ensanglantées par les matraques de la police pendant le G20, j’ai l’image de visages traumatisés et déchirés par la violence de l’État Allemand dans ma mémoire. C’est le coeur léger et l’âme en paix avec ma conscience que je traverserai cette nouvelle épreuve. J’ai déjà fait 16 mois de prison pour cette affaire, j’ai été libéré en décembre. Maintenant j’apprends que je vais peut-être devoir y retourner… Ce procès a commencé en décembre 2018, plus de 70 journées d’audiences ! L’incarcération n’a pas éteint et n’éteindra pas ma révolte. Je continuerai à dénoncer l’injustice de ce système fou et à
faire face aux puissants.

Merci pour vos soutiens et vos messages.

J’espère que de plus en plus déciderons d’agir plutôt que d’abandonner leur pouvoir à un représentant. Il faut s’attaquer aux géants, aux grosses entreprises qui polluent, leur faire mal économiquement et de manière efficace. Ne prenez pas forcément exemple, il n’y a pas que lors des manifestations qu’il est possible de faire quelque chose. Il est aussi possible d’aller viser directement et de manière inattendue les structures oppressives, les machines destructrices, les multinationales inhumaines.

Nous pouvons encore inverser la tendance, rien n’est perdu. Mais il ne faut plus attendre et agir efficacement.

La décision du tribunal sera rendue le 10 Juillet.  »

AUCUN MEDIA POUR COUVRIR LA DECLARATION DE MES AVOCATS

« Alors qu’il y avait, hier, pour le plaidoyer du procureur beaucoup de médias – et qu’il y a eu un très grand nombre d’articles en Allemagne au niveau national – lors de l’audience d’aujourd’hui où était prévu le plaidoyer de mes avocats, PERSONNE.

Rien. Pas même la presse papier.

Les médias basent leurs opinions sur ce que dit le procureur, ils ne cherchent même pas à avoir l’opinion de la défense. Pour un procès d’une telle importance, cette indifférence est volontaire.

Je tiens à préciser également que ma déclaration n’a été relayée par aucun média allemand, aucun lien vers le texte entier. Et si il y a parfois quelques lignes sur ma déclaration, c’est parce que les médias pensaient qu’il y aurait (le même jour) la déclaration du procureur. Mais comme j’ai parlé juste avant lui et longtemps, le procureur n’avait pas eu le temps de parler, donc son plaidoyer avait été reporté. Le procureur voulait d’ailleurs que je ne fasse pas ma déclaration publiquemement mais à huis clos. Le jour même où le procès aller redevenir ouvert au public, le procureur a demandé à la juge que je m’exprime à huis-clos, sans public.

Il y a même des médias, présents le jour où j’ai fait ma déclaration, qui ne parlaient PAS DU TOUT de moi et de ce que j’ai dit mais simplement que « Le plaidoyer du procureur a été reporté ».

Il y a clairement une volonté de diriger et contrôler l’opinion publique dans ce procès. »