Deux audiences du procès de l’Elbchaussee ont eu lieu cette semaine. La première, très courte, n’a permis que d’entériner des détails techniques. La seconde en revanche s’est étalée sur toute la journée de jeudi et s’est conclue par l’exclusion du public !
Sur demande du procureur (qui représente l’Etat dans ce procès), le public, les proches des accusés ainsi que la presse ont été renvoyés. La juge a justifié cette décision à laquelle les accusés et leurs avocat.e.s se sont vivement opposé.e.s en se servant de la présence de deux mineurs parmi eux. Ils n’avaient pas 18 ans au moment des faits qui leurs sont reprochés et comparaissent donc sous le régime de la justice « juvénile » qui, en Allemagne, prétend « éduquer » plutôt que « punir » (ils encourrent tout de même 3 ans de prison ferme). La cour a donc estimé que le public venu massivement soutenir les 5 accusés était de nature à faire pression sur eux, à les destabiliser et à empêcher qu’ils ne se confessent et présentent des excuses. La solidarité exprimée envers eux aurait valeur d’encouragements ce qui les empêcheraient de regretter les actes dont on les accuse. La juge a donc choisi de « les protéger » de leurs proches afin de pouvoir « les éduquer » !
Durant les prochaines semaines, seul un membre de la famille de chaque accusé sera autorisé à être présent à ses côtés le temps de l’audience. Le procès ne rouvrira au public et à la presse que lors des plaidoiries (en mai probablement). Les débats porteront alors sur des dizaines de « preuves » dont personne parmi le public ou les journalistes n’aura eu connaissance.