Dans une lettre reçue il y a plusieurs semaines, Loïc retranscrit à la main un extrait du livre Vivre vite de l’autre côté du Mur ; Punks et anarchistes en ex-Allemagne de l’Est, paru il y a quelques années chez Mutines.
Il parle d’une « lecture carcérale » qui l’a fait rebondir au sujet de cet extrait où l’une des protagonistes évoque les troublantes ressemblances entre l’école et la taule. Nous avons voulu la partager plus largement.
À cette époque, nous avons beaucoup voyagé en stop, Frank et moi. Nous nous étions tous les deux mis une boucle d’oreille. Grosse engueulade ensuite à la maison au repas de midi, quand ils s’en sont rendus compte et sur la question de quand j’en mettrais une dans le nez. Aujourd’hui, cela va de soi, mais à cause de ça, on nous a interdit de certains cours à l’époque, d’histoire par exemple, parce que cela ne correspondait pas « à l’image de l’homme socialiste ». Aujourd’hui, je pense que toute l’école était bien proche de la prison. Je suis repassé récemment devant mon école, et ça m’a surpris de voir à quel point elle me rappelait la taule : la cour avec ce chemin de ronde, l’ensemble du bâtiment de style massif, et comment on y purge ces heures en regardant la pendule et chaque minute qui s’écoule si lentement, alors qu’on voudrait seulement qu’elle passe vite. Une situation où l’on souhaite que sa vie passe vite…