POÈME / Où sont mes larmes ?

Voici un nouveau poème de Loïc écrit il y a quelques mois et qui nous est parvenu par courrier. D’autres arrivent !

Si vous souhaitez retrouver l’ensemble des poèmes de Loïc qui ont été publiés ici, vous pouvez cliquer en  bas à gauche sur la catégorie « poésie ». D’autres sont à venir !

Où sont mes larmes ?

De ces vagues d’émoitions qui accostent mon rivage,
Écumes d’exploitation s’échouant sur la plage,
Ma vie  la valeur de cet autre qui se noit,
En l’oiseau migrateur nulle frontière ne se voit

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NEWS / Récit parcellaire d’une affaire de charogne

Les quelques lignes qui suivent sont issues de paroles rapportées mais relatent des faits avérés. Il faut les lire comme telles, quelque part entre la réalité et la fiction. Telles sont les conséquences de l’interminable huis clos infligé à notre ami. En attendant de recevoir prochainement quelques mots de sa main, nous sommes contraints de raconter comme faire se peut les épisodes d’un procès auquel nous n’assistons plus.

Au tribunal de Hambourg, les audiences étaient émaillées de multiples pauses. Durant les premières semaines, Loïc se voyait systématiquement extrait de la salle et emmené par des surveillants dans une petite cellule à proximité. Il devait attendre là la reprise des débats et ce ballet de portes et de verrous pouvait s’exécuter plusieurs fois par jour. On ne sait si c’est l’absurdité de la chose ou bien la bonne conduite de notre ami qui vinrent à bout de ce rituel idiot mais toujours est-il que la pratique cessa au bout de quelques temps. Loïc patientait désormais dans la salle d’audience jusqu’au retour de la cour et des jurés, en compagnie de ses avocats et des autres inculpés. Et puis, récemment, il eut la mauvaise surprise de se voir emmener de nouveau dans la coulisse du tribunal par quelques gardes plus zélés que les autres. Ils le conduisirent dans une cellule encore plus exiguë, plus sombre qu’à l’accoutumée. Un cachot, faudrait-il plutôt écrire. Ce cachot, il n’avait pas encore eu le loisir de le visiter et lorsqu’il y a entra contre son gré, il baignait dans une faible lueur et une odeur pestilentielle.

On ne sait combien de temps dura cet internement qui devait avoir le goût à présent familier de l’arbitraire. Quand ils ouvrirent la porte pour l’extraire, Loïc fit probablement remarquer aux surveillants combien la cellule était indigne. Jamais il n’en avait fréquenté d’aussi répugnante. Dans un allemand parfois hésitant, il les invita peut-être à entrer pour constater par eux-mêmes mais ils le repoussèrent vigoureusement dans le dos [1]. On imagine la morgue se faufilant sur ces visages endurcis. Ils accompagnèrent l’accusé jusqu’à sa place puis reprirent position de chaque côté de la porte. Si quelqu’un, alors, avait regardé ces agents de la pénitentiaire, il aurait pu voir qu’ils ne parvenaient pas à masquer la satisfaction d’avoir joué ce qui pour eux n’était qu’un mauvais tour. Mais personne, bien entendu, ne les regarda. On ne les regardait jamais que quand ils sortaient les muscles. Dans ce décor grandiloquent, ils étaient comme des lustres suspendus au dessus de l’assemblée, le faste des dorures en moins.

Les débats reprirent leurs cours. On ne sait quel obscur point de détail avait occupé les magistrats durant l’heure précédente mais ils commencèrent à exposer leurs conclusions. Il est vraisemblable que l’attention n’était pas à son comble. La ferveur qui avait accompagné l’ouverture du procès avait cédé la place à une routine besogneuse. Les avocats notaient les alinéas cités, les accusés s’en remettaient à eux et Loïc écoutait les explications de l’interprète assise à sa gauche. On ne sait qui, parmi la vingtaine de personnes présentes, nota en premier l’odeur fétide qui s’étirait depuis le fond de la salle. Elle se répandait comme une rumeur nauséabonde. Les têtes se tournaient, elles gigotaient, se penchaient piteusement à la recherche d’une explication. Alors la juge s’interrompit. Avec son air de professeure de biologie en fin de carrière elle interrogea l’assistance sur ce qui la distrayait de la sorte. On chercha une manière adéquate pour l’informer du désagrément. L’un des deux procureurs proposa peut-être avec euphémisme que l’on ouvrit grand les fenêtres. Chacun tournait autour du pot. La juge excédée réclamait un peu d’apaisement lorsque le relent suspect se hissa jusqu’à son piédestal. Elle s’en offusqua dans un langage fleuri. Elle ne ratait jamais une occasion de s’échapper brièvement de son rôle. Cela déclenchait quelques rires, elle témoignait ainsi de son humanité et tentait de susciter un élan d’empathie parmi celles et ceux, au pied de l’estrade, qui faisaient office de sujets pour sa cour. On ouvrit les fenêtres.

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SOLIDARITÉ / Appel à soutien pour R. détenu depuis 4 mois à Toulouse

Nous reproduisons ici l’appel à soutien lancé récemment par des ami.e.s de R., gilet jaune toulousain détenu arbitrairement depuis le mois de février parce que son nom figure dans une instruction sur laquelle il ne sait rien. Une fois encore, c’est le cadre juridique de l’association de malfaiteurs qui permet de le priver indéfiniment de sa liberté. La solidarité est notre arme, liberté pour R. et Loïc, liberté pour tout.e.s les personnes enfermées.

Pour suivre cette affaire : malfaiteursassocionsnous.noblogs.org

Malfaiteurs associons-nous ! – Appel à soutien

Le 2 février, le jour de l’acte XII, R. se fait contrôler près du lieu de manifestation à Toulouse : peu importe l’intention d’y aller ou non, l’arrêté préfectoral autorise contrôles et fouilles dans le périmètre. R. finit en garde à vue puis en prison pour “association de malfaiteurs”. Il est depuis maintenu en détention provisoire depuis bientôt quatre mois.

Ici la justice ne s’embarrasse pas de faits ou d’associé·e·s : les éléments à charge sont quelques clés en sa possession : allen, ptt et torx ainsi qu’une appartenance supposée à la mouvance anarchiste et/ou “ultragauche”. On comprend alors que c’est grossièrement l’ensemble des évènements des derniers mois qu’ils essaient de lui imputer : flics, procs et juges ont ici un bouc-émissaire idéal.

D’autant plus que le délit d’ “association de malfaiteurs” permet d’étendre les moyens de surveillance et d’enquête dont disposent les pandores. A Toulouse, c’est d’ailleurs dans ce cadre que plusieurs enquêtes sont ouvertes concernant le mouvement gilet jaune.

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TRADUCTION / Discours de la manifestation du 16 mars 2019

Voici, traduit de l’allemand, le texte lu à l’occasion de la manifestation du 16 mars dernier à Hambourg. A l’occasion d’une journée des prisonniers politiques, une marche s’est rendue devant la prison de Hostenglacis, dans le centre-ville, où est détenu Loïc, dernier prisonnier international lié au sommet du G20.

Voilà maintenant un an et demi que le sommet du G20 a eu lieu à Hambourg. Déjà avant le début du sommet nous redoutions qu’une nouvelle vague de répression contre les activistes de gauche ne se déclenche. Il était clair que le pouvoir tenterait de légitimer la répression contre l’opposition au sommet. Ce soupçon n’a pas seulement été confirmé, il a été surpassé.

Dès les premiers jours du sommet, le ministère publique d’Hambourg sollicita la mise en détention préventive de 85 personnes, dont 51 en dehors des frontières allemandes. Une partie d’entre eux_elles était à nouveau en liberté dans le courant de la semaine mais nombre d’entre eux_elles durent rester en prison jusqu’au début de leur procès.

Directement après le sommet, la police d’Hambourg mobilisa 180 fonctionnaires dans le cadre d’une commission spéciale nommée « Schwarzer Block ». D’après nos informations, cette commission coordonne à ce jour environ 3 400 informations judiciaires contre plus de 850 personnes connues. Dans le but d’amasser un maximum d’informations, une quantité énorme de photos et de vidéo sont analysées et un bon nombre de logements en Allemagne, comme ailleurs en Europe, sont perquisitionnés. De plus, dans 4 avis de recherche, les photos de 281 personnes ont été rendues publique, dont probablement 73 d’entre elles ont été identifiées. À cette fin, la police a acquis et utilisé un programme de reconnaissance faciale qui est maintenant sous le feu des critiques à cause de ses enregistrements massifs des données biométriques. La commission hambourgeoise chargé de la protection des données est catégorique : ce dispositif est illégal. Afin de pouvoir continuer ses petites affaires illégales sans être interrompue, l’autorité publique chargé de la police a donc choisi de porter plainte contre cette commission chargé de la protection des données

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NEWS / Soirée de soutien à Dijon !

Une nouvelle soirée d’infos et de soutien autour de la situation de Loïc aura lieu à Dijon le mercredi 24 avril. Rendez-vous dès 18h à l’espace autogéré des Tanneries (37 rue des ateliers).

Repas prix libre à 20h puis projection d’un court-métrage et de Hamburger Gitter (2018), film sur la répression policière qui a suivi le G20 de Hambourg.

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