POÉSIE / Sous les cendres, la braise

Ainsi s’éteint l’amour quand les jours se ressemblent,
Un gardien dit bonjour attendant que l’on tremble,
Dans un signe de vie saluant son bourreau,
Les matins un vautour tournoie sur mes barreaux.

Il guette, il se répète en saluant sa proie,
Je reste sur ma couchette en écoutant sa voix.
C’est « Morgen » ou « mort jeune », sa parole est ténèbre,
Un démon se promène sur sa langue parfois.

Les êtres humains s’effacent tenant clef de l’Enfer,
Et le Malin prend place au palace des fers.
C’est malin de faire croire la prison nécessaire,
Sur les télés le soir, aux séries policières.

Le monde est en souffrance civilisationnelle[1],
Entrons en résistance, répondons à l’appel,
Des forêts aux bocages, contre leurs grands projets,
Des manifs aux blocages, jusqu’au plus haut sommet.

Écrit par Loïc, dans la nuit du 1 au 2 août 2019,
Prison du Hambourg, 12ème mois d’incarcération.

« Si nous vivons c’est pour marcher sur la tête des rois »
William Shakespeare

[1] « Et si le problème, c’était la civilisation ? »