TRADUCTION / Liberté pour Loïc (infos supplémentaires)

Traduit de l’allemand: https://unitedwestand.blackblogs.org/freiheit-fuer-loic-nun-etwas-ausfuehrlicher/

Le 18.12.2019 Loïc est sorti en liberté conditionelle de la détention
provisoIre. Il est désormais en liberté. Le 18.12.19 aurait dû
constituer un anniversaire doublé de tristesse. Ce jour là, Loïc avait
déja passé au jour près 16 mois en prison, mais le 18.12.19 était
également le jour où le procès de l’Elbchaussee avait débuté. Ainsi se
transforma un triste anniversaire en une journée joyeuse. C’est en
liberté que Loïc quitta le tribunal, acceuilli par environ 20 copines et
soutiens. Le jour fut d’abord fêté au LIZ, puis en privé. Enfin nous
pouvions serrer notre ami et camarade dans nos bras.

La liberté est mise sous condition de pointer chez la police deux fois
par semaine, de s’installer dans son domicile et d’accepter l’emploi
imposé. Une caution n’a pas été exigée. Loïc tient à souligner qu’il n’a
fait aucun arrangement, aucune déclaration et aucun deal avec la cour. Il
persiste sur le fait qu’il ne s’exprimera pas avant la réadmission du
public dans le cadre des « derniers mots de l’accusé » et sous la forme
d’un communiqué.

Compte tenu des 16 mois de détention provisoire et des conditions qui
ont étés mises sur cette dernière, la poursuite de la détention
provisoire n’est plus justifiable aux yeux du tribunal, même si un reste
significatif de pénalité persiste (c’est tout à fait possible que Loïc
doive à nouveau aller en prison).

C’est pour ca que nous poursuivons sans relâche la campagne „Free Loic!
Liberté pour Loïc! Freiheit für Loic!“ (même s’il n’y a aujourd’hui
plus besoin d’organiser des rassemblements devant la prison pour lui et
que ça, ça doit rester comme cela durablement). Nous sommes impatient.e.s de
lire le communiqué et accompagneront notre ami et camarade à ses futurs
jours de procès.

Lutter en solidarité ! United we Stand

NEWS / Loïc a été libéré de sa détention préventive!

EDIT 24.12.2019
Message posté par Loïc sur sa page Facebook

Je n’ai pas encore vraiment eu le temps de me poser pour coucher par écrit le détail de ma remise en libération. C’est complexe de se retrouver et de renouer avec les liens affectifs. Et en fait, la situation reste relativement complexe.

Le procès n’est pas terminé. Presque chaque semaine il faut que je me rende aux audiences.
Je dois pointer 2 fois par semaine chez la polizei hambourgeoise.
Je dois travailler (boîte de jardinage).
Et j’ai une adresse de domiciliation sur Hambourg.

Je suis donc plutôt en semi-liberté.

Je vais tenter de sortir un texte avec plus de détails avant la fin de l’année.

– – – – – – – –

19.12.2019

Après un an de procès « Elbchaussee », Loïc a été libéré de sa détention préventive. Il doit se présenter deux fois par semaine à la police d’Hambourg. Le ministère public n’a pas déposé de recours.

Liberté pour Loïc!
Liberté pour toutes et tous!

——–

Loïc ist heute – zum Jahrestag des sogenannten Elbchaussee-Prozess Haft verschont worden. Er muss sich zwei Mal die Woche in Hamburg melden. Die Staatsanwaltschaft legte keine Beschwerde ein.

Freiheit für Loïc!
Freiheit für Alle!

 

NEWS / En procès depuis un an, Loïc doit être libéré sans délai !

UN AN DE PROCÈS

Où étiez-vous il y a un an ? Sur un rond point ou dans la rue ? Combien de choses ont été chamboulées durant ces douze derniers mois ? Combien de choses avons-nous vécues ? Il y a eu 52 actes de gilets jaunes, le 16 mars, le 1er mai, le Grand débat national, les manifestations de septembre contre le projet Cigéo, la victoire du quartier libre des Lentillères à Dijon et maintenant le début de quelque chose qu’on espère être grand, un souffle capable d’emporter cette réforme minable et celles et ceux qui l’ont pondue. Cette année écoulée a été riche d’émotions dans la rue et il est bien difficile de faire revenir en mémoire chaque instant. Tout cela, Loïc – comme tant d’autres – l’a vécu par procuration. Il l’a vu à télé, il l’a lu dans la presse, il a tenté de le saisir avec justesse dans la correspondance qu’il entretient avec ses proches – cette correspondance qui est un fil ténu le reliant avec l’extérieur mais dont on sait parfaitement qu’elle est lue, enregistrée et parfois censurée par les juges et les flics de Hambourg.

Pour Loïc, l’année a été bien plus monotone. Il y a un an, le 18 décembre dernier, il se levait probablement avec la boule au ventre, une angoisse mêlée d’excitation, comme avant ces moments que l’on a trop attendus et où l’on désespère de savoir à quelle sauce on sera mangé·e. C’était le premier jour de son procès. Il comparaissait alors avec 4 autres jeunes accusés dans le cadre de l’affaire dite de l’Elbchaussee. La chose promettait d’être animée et de durer quelques mois. Rapidement, le public a été exclu des audiences et celles-ci se sont succédées au rythme de deux ou trois par semaines. Le premier calendrier a été balayé. La juge s’est montrée extrêmement pointilleuse. Les flics ont menti à la barre. Les témoins ont été obligés d’expliquer que les flics avaient déjà menti dans leurs rapports. La juge a été obligée d’admettre que tout le monde lui mentait et elle a décidé de rajouter des audiences. Les délais ont été repoussés, puis repoussés à nouveau, puis repoussés…

À ce jour, il y a du y avoir entre quarante et cinquante audiences dans cette affaire. Il est difficile d’en tenir le compte exact à cause du huis clos et cela n’aurait de toute manière que peu de sens dans la mesure où certaines sessions durent seulement quinze minutes, d’autres une journée entière. On suppose que Loïc, les matins d’audiences, n’a plus vraiment cette boule au ventre qui l’habitait durant les premières semaines. Le procès est devenu un théâtre routinier où l’on s’ennuie en commun. La seule véritable joie fut la libération, courant février, des deux co-accusés qui étaient jusque là détenus dans la prison de Hambourg (les deux autres, mineurs au moment des faits, n’ont jamais été emprisonnés). La demande de libération de notre ami, formulée au mois de juin par ses avocat·e·s a été rejetée. Une autre est actuellement en cours dont on peut craindre qu’elle subira le même sort, le calendrier du procès s’étalant désormais jusqu’en avril 2020.

KAFKA AU PAYS DU G20

Il faut imaginer le caractère extrêmement routinier de l’exercice. Depuis plus d’un an, une fois ou plus par semaine (sauf pendant les vacances du tribunal), Loïc est extrait de sa cellule. Il est transporté au dépôt du tribunal puis conduit dans la petite salle d’audience. Là, on lui défait ses entraves et il salue les autres accusés, leurs proches (un membre de la famille de chaque inculpé est admis dans la salle, à l’écart), leurs conseils. Il s’assoit ensuite aux côtés de son avocate et de son avocat qui, tous deux, ont fait le déplacement depuis Berlin. Et puis, des heures durant, il subit des témoignages laborieux, des plaidoiries répétitives, des discussions techniques sur d’absurdes points juridiques, le tout dans une langue qu’il ne parlait absolument pas avant d’être extradé dans ce pays. Son interprète l’assiste continuellement mais on peut imaginer à quel point cela doit manquer de fluidité voire même d’intérêt.

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BÉDÉS / Reportage patate au quai Wilson

L’actualité ne cesse d’inspirer Loïc. Malgré les murs d’enceinte et les centaines de kilomètres qui le séparent de la France, il commente et analyse ce qui passe par chez nous.  La répression et les violences policières occupent une place importante dans ses réflexions et dans celles qu’il veut diffuser pour rompre l’isolement. En témoigne cette nouvelle bande-dessinée dans laquelle il revient sur la mort de Steve, poussé dans la Loire par une charge des flics venus interrompre la fête de la musique, à Nantes, sur le quai Wilson.

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Alors que dans cette affaire, l’enquête semble au point mort et que, pour la première fois depuis le début du mouvement des gilets jaunes, il y a un an, un policier est actuellement jugé pour des faits de violences (malgré des centaines de plaintes et de signalements), on notera avec plaisir une information parue la semaine dernière dans la presse allemande. Deux ans et demi après la tenue du G20 à Hambourg, un flic vient d’être condamné pour son comportement violent. Là encore, ce ne sont pas les témoignages qui manquent pour qualifier l’extrême brutalité des forces de l’ordre durant ces quelques jours de juillet 2017. Jusqu’ici, pourtant, aucune affaire n’était parvenue à se hisser jusque dans un tribunal. Aucun flic n’avait reçu la moindre condamnation. Ni ceux qui ont ouvert des crânes à coups de matraques, ni ceux qui ont fait subir des traitements indignes durant les gardes-à-vue au centre de détention provisoire (Gesa) ni ceux qui ont forcé une foule de manifestants pacifiques à sauter d’un mur haut de plusieurs mètres afin d’échapper à leurs coups donnés à l’aveuglette.

On ne pourrait donc que se satisfaire que la justice commence enfin à être rendue… Malheureusement, les choses ne sont jamais si simples. Et comme nous l’explique astucieusement cet article (en allemand), cette première condamnation concerne un flic reconnu coupable d’avoir molesté… un autre flic. Eh oui. L’action qui reste somme toute assez nébuleuse après trois jours de procès et de nombreux témoignages semble se résumer ainsi : deux flics se trouvent en poste au Gesa, l’un porte une gazeuse et l’autre juge qu’il n’a pas le droit de le faire à cet endroit précis, il lui explique puis le pousse violemment pour appuyer son propos. C’est alors qu’il aurait foulé l’auriculaire de son collègue qui argue aussi d’un état de choc.

Contrairement à ce qu’avait annoncé fièrement le chef de la police de Hambourg à la fin du sommet, il y a donc bien eu des violences policières lors du G20. Hum. Heureusement que la justice reste, contre vents et marrées, ce puissant contre-pouvoir dont l’indépendance se fait la garante de la probité démocratique de nos sociétés !

TRADUCTION / Campagne de soutien à Loïc en Allemagne

Free Loïc ! Liberté pour Loïc ! Freiheit für Loïc !

Pour la libération de Loïc Citation et de tou.te.s les prisonnier.e.s social.e.s et politiques – pour la libération des « Trois du banc du parc ».

Contre-sommets : rien n’est fini !

Le but de nos manifestations était et restera d’attaquer les États participants au sommet du G20 et leurs structures sécuritaires. Nous voulons contrecarrer leurs stratégies de distribution du pouvoir et de la richesse. Par l’exploitation, la guerre, la destruction de l’environnement, les catastrophes dues à la famine et la lutte contre les mouvements sociaux, ils continuent d’accroître la richesse des pays les plus riches au détriment de la majorité de la population la plus pauvre de la planète.

Depuis les manifestations contre le sommet du G20 en juillet 2017, il y a eu de nombreuses représailles contre notre mouvement. Notre ami Loïc est l’un de ceux envers qui l’État se venge particulièrement : il est détenu depuis l’automne 2018 pour sa supposée participation à des actions militantes. Plus de 160 condamnations ont déjà été prononcées, et des centaines de procédures contre des opposant.e.s au sommet sont en cours aujourd’hui. À l’heure actuelle, il y a trois autres personnes en prison pour les manifestations, une d’entre elles a été condamnée à quatre ans de prison pour avoir participé au G20 et deux sont détenues suite à l‘arrestation survenue dans l’affaire des « Trois du banc de parc ».

La résistance contre les sommets des dirigeants était et reste légitime. La solidarité avec les victimes des appareils répressifs fait partie de la résistance contre leur empire néolibéral.

À bas les prisons !

Depuis son arrestation en août 2018 et son extradition rapide vers l’Allemagne, Loïc est incarcéré à la prison de Holstenglacis à Hambourg. Il vit aujourd’hui avec de nombreux prisonniers d’autres pays, qui sont criminalisés parce qu’ils voyageaient sans papiers, qu’ils avaient de petites quantités de drogues interdites avec eux ou qu’ils ont été pris sans billets de transports. D’autres encore sont incarcérés au titre du paragraphe 129b (association terroriste internationale) pour leur supposé soutien aux résistances contre des dirigeants d’autres pays ou pour simplement être restés au mauvais endroit au mauvais moment.

La prison est un moyen de vengeance et a toujours été là pour empêcher les résistant·es et les insurgé·es de critiquer radicalement et concrètement le système au pouvoir. La prison et le système judiciaire allemand reflètent parfaitement les inégalités sociales – les défavorisés, les insatisfaits et surtout les non-Allemands se retrouvent par dizaines de milliers privés de leur liberté. En tant qu’étranger, vous finissez plus vite en prison – et vous y restez plus longtemps. Comme le font les prisonniers qui luttent, nous travaillons quotidiennement pour une société où la prison n’est plus nécessaire et où le mensonge de leur liberté des marchés et leurs fantasmes de justice sont mise au grand jour.

Vengeance à coup de béliers

Le procès du « complexe Elbchaussee » se déroule à huis clos depuis janvier. Il s’agit d’une manifestation spontanée militante dans un quartier noble de Hambourg pour laquelle Loïc est accusé avec quatre autres activistes. Cette décision d’exclure le public se fonde sur le jeune âge des accusés et sur le « le préjudice causé par le travail de solidarité à l’éducation des prévenus ». Le travail de soutien aux accusés est donc rendu beaucoup plus difficile. Les heures de visite sont également extrêmement limitées : l’isolement du monde extérieur est complet dans cette unité de détention préventive d’Holstenglacis. Le procès est mené contre Loïc et contre 4 camarades de Francfort/Offenbach, dont les deux adultes ont été emprisonnés pendant près de 8 mois avant la levée des mandats d’arrêt.

Le procès se déroule dans un contexte de diffamation médiatique des manifestations du sommet et a également révélé certaines tensions au sein des autorités judiciaires. Le ministère public a déjà échoué à deux reprises dans sa tentative d’évincer la présidente du tribunal. Le procès est truffé d’informations sur la faiblesse de l’accusation, qui veut utiliser la simple présence alléguée de l’accusé, comme dans le « complexe de Rondenbarg », pour le tenir responsable des millions d’euros de dommages et intérêts.

Mais les exemples d’extrême dureté de cette justice revancharde dans le cadre des procès du G20 ne manquent pas non plus. Les conditions de détention des « prévenus de l’Elbchaussee » ne se sont détendues que progressivement après des mois. Loïc a été emprisonné dans la cave du centre de détention lors de manifestations de solidarité devant la prison. En mai, les matons l’ont enfermé pour la pause dans une cellule du tribunal où gisaient trois oiseaux morts. Notre ami en a fait un usage créatif en permettant à l’un des cadavres, accompagné d’un discours politique, de participer au reste de la séance de la Cour.

Libérez notre camarade

Loïc est un ami français qui a été arrêté en août 2018 par mandat d’arrêt européen alors qu’il rendait visite à ses parents à Nancy. En juin 2019, le tribunal a refusé sa mise en liberté provisoire parce que, entre autres, un large « réseau international » d’ami.e.s se tient à ses côtés, ce qui augmenterait le risque de fuite.

Loïc a grandi dans la protestation massive contre les grands projets inutiles et imposés ainsi que les réformes néolibérales des différents gouvernements français de ces dernières années. Il nous manque dans les rues et dans les bois, que ce soit en résistance contre le projet de poubelle nucléaire à Bure ou sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, un site occupé avec des approches de conception sociale anarchiste.

En tant que poète, jardinier et musicien, notre ami se bat aujourd’hui avec le pouvoir des arts, des pensées et des mots pour un monde meilleur. Sa longue incarcération et la teneur politique du système judiciaire de Hambourg est une attaque contre nous tou.te.s. Loïc paye au nom de toutes celles et ceux qui ont voulu l’échec du sommet de Hambourg.

Peu importe de quoi Loïc est accusé, c’est un militant pour un autre monde, contre les rapports de domination – et un ami. Écrivez-lui, soutenez-le et impliquez-vous dans une société qui n’a pas besoin de prison. Tenez-vous debout contre les sommets des dirigeants et exigez la libération immédiate de Loïc, des compagnons du banc du parc, des prisonnier.e.s du § 129b et de tou.te.s les autres prisonnier.e.s politiques et social.e.s.

Loïc doit sortir. Bientôt. Vite. Immédiatement !

Campagne « Libérez Loïc ! – United we stand

Source : https://unitedwestand.blackblogs.org/2798-2/