NEWS / Annulation de la prise de parole de Loïc

07/11 _ DERNIERE MINUTE

Selon les informations qui nous parviennent de Hambourg, le tribunal a finalement fait volte face et refusé l’ouverture du procès au public lors de l’audience de lundi prochain, 11 novembre. Par conséquent, Loïc ne fera pas de déclaration puisqu’il estime que ce qu’il souhaitait dire ne peut concerner uniquement la cour et les quelques personnes admises dans ce huis clos. Nous n’en savons pas plus sur les motifs de ce revirement. La cour aurait-elle eu peur de voir son petit ronron perturbé par les paroles du principal accusé ? A-t-elle craint que la presse ne s’intéresse à nouveau à cette affaire et à son interminable traitement judiciaire ?

Par ailleurs, nous apprenons que de nouvelles audiences sont prévues jusqu’en AVRIL PROCHAIN ! Il s’agit d’une énième rallonge à cette farce de mauvais goût qui aura donc duré au moins un an et demi. Un an et demi et des dizaines d’audience, des centaines d’heures de discussion, pour décider du sort de 5 jeunes gens accusés d’avoir vaguement pris part à une manifestation de moins de 20 minutes !

Libertés pour toutes !

NEWS / 11 NOV. PRISE DE PAROLE DE LOÏC DEVANT LE TRIBUNAL

Cher.e.s ami.e.s,

Après plus d’un an de détention et dix mois à comparaître devant le tribunal d’Hambourg, Loïc a demandé a prendre la parole. Notre ami souhaite faire une déclaration devant la Cour, déclaration dont nous ne savons rien du contenu. Rappelons-nous, son procès – et celui de ses 4 autres co-accusés – a débuté le 17 décembre dernier. Il s’étale depuis au rythme de quelques audiences par semaines, parfois moins. En tout ce sont plus de 40 journées d’audience qui ont eu lieu désormais, à huis clos. Durant ces longues heures à écouter les témoins se contredire et la police s’engluer dans son mensonge, Loïc n’a pu s’exprimer qu’à de très rares occasions, pour répondre à des questions techniques.

Sa demande a été transmise par ses avocat.e.s et acceptée par la Cour. Le 11 novembre prochain, Loïc prendra donc la parole devant le tribunal d’Hambourg. Il a demandé à s’exprimer durant une trentaine de minutes et, surtout, a obtenu que le procès Elbchaussee soit à nouveau ouvert au public le temps de cette déclaration. Notre ami a expliqué qu’il ne souhaitait pas s’adresser aux seuls robes noires mais à tout le monde, à ses soutiens, aux ami.e.s allemand.e.s, au public habituel d’un procès.

Si vous souhaitez venir soutenir Loïc lundi prochain, n’hésitez pas à contacter le groupe de soutien à cette adresse : soutienloic[at]riseup.net. Il nous est possible d’organiser des trajets, des hébergements et d’aider financièrement.

Liberté pour Loïc et pour toutes les personnes incarcérées !

TRADUCTION / Résumé des audiences du procès Elbchaussee des 20 et 25 septembre 2019

La journée du 20 septembre a été une journée intense concernant l’examen des vidéos. Tout d’abord, la défense de Loïc a contesté une fois de plus ce type d’expertise. Comme d’habitude, la Chambre a rejeté les oppositions. Ces objections ont cependant au moins servi à discuter du sens et des enjeux de l’examen des vidéos. La Chambre a décidé, pour des raisons de transparence, de visionner (à nouveau) pendant l’audience principale les vidéos avec les parties concernées. Il s’agissait de clarifier quels passages seraient pertinents selon le tribunal, quelles conclusions (préliminaires) sont à en tirer, etc. Si tout cela n’est pas « formel » parce que consigné nulle part (c’était d’ailleurs l’objet des contestations de la défense de Loïc) au moins nous savons tous où nous en sommes. Nous avons ensuite regardé de nouveau les vidéos envoyées par les témoins.

Le 25 septembre, les premiers témoins (« représentants mandatés ») des différents propriétaires des maisons endommagées sur la Max-Brauer-Allée ont été entendus. Ils ont apporté des documents de facturation pour la réparation des dommages. Les calculs des dommages sont parfois complètement confus, parce que les montants des demandes d’indemnisation présentés sont différents selon les interlocuteurs (ex. : les montants diffèrent entre ce qui a été demandé au fond d’indemnisation de la ville et aux assurances privées). Il y en aurait pour plusieurs mois de travail, si la Chambre n’avait pas déjà communiqué qu’elle allait se baser sur des estimations pour définir le montant des dommages. Ce travail d’estimation va cependant demander encore pas mal de clarifications pendant les audiences principales.

Ce fut ensuite le tour du témoin Waldorf, le « chef de la police locale » de l’unité de la police fédérale « Blumberg » qui est intervenue à la gare d’Hambourg-Altona. Il a rapporté, que dans la matinée du 07.07.2017, il a reçu l’ordre de mener à l’aide de deux unités, une mission d’identification des participants aux manifestations. Ils avaient rendez-vous à la gare d’Altona et devaient ensuite aller jusqu’au centre-ville. Son unité aurait repris la mission de « l’unité d’intervention » du Blumberg, qui est plutôt prévue pour les opérations musclées, mais qui avaient été déployée ailleurs : près du quartier Reeperbahn selon le témoin.

Les participants à la manif à la gare étaient de type classique. Une troupe a accompagné les personnes dans la gare d’Altona, Waldorf dit être resté là avec sa troupe. A un moment donné, il a vu un groupe de personnes en habits sombres et masquées. D’après son « comptage rapide » ils étaient environ 100 personnes. 10 a 20 d’entre elles se sont précipitées sur eux et leur auraient jeté des pierres (« une pluie de cailloux »). Ils ont été contraints de se retirer. Lui et ses collègues sont montés dans leurs véhicules et ont circulé autour de la gare puis à nouveau en direction des « fauteurs de trouble ». Ces derniers étaient déjà partis. De toute sa carrière de policier et encore maintenant, il n’avait jamais dû battre en retraite. C’était la première fois. A part sur le parking de la gare avec son supérieur, et malgré des questionnements insistants de la cour, il n’a plus jamais voulu reparler de cette intervention (intervention désastreuse selon la police de Blumberger). Il a communiqué plusieurs fois avec la centrale de la police fédérale. Tout a été documenté et enregistré.

Sur place, il s’est également entretenu avec un policier en civil, mais c’était clairement avant l’apparition du groupe. Ce dernier est soudain apparu devant leur véhicule et – après s’être fait connaître – s’est entretenu avec eux. Il ne se souvient pas d‘un autre policier en civil, qui aurait crié « on se rhabille, on se rhabille ! ». Il y avait donc selon ses déclarations 4 policiers en civil en lien avec l’apparition de ce groupe de personnes cagoulées : les deux policiers mentionnés ci-dessus et messieurs Dangschat et Scheller (tous deux du PK21*). Pour Dangschat/Scheller, il ressort des documents qu’ils ont fuit vers le PK21. Pour les autres, il n’est pas clair jusqu’où cette mission en civil est allée quand l’action a commencé.

Enfin, la Chambre a annoncé une décision rejetant la poursuite de l’interrogatoire des experts Wittwer-Backofen (chargés de l’identification de Loïc sur la base de matériel photographique). La Chambre ne souhaite pas – alors que la défense l’a demandé – envoyer à l’expert d’autres documents vidéo pour déterminer si d’autres personnes dans le matériel vidéo présentent également les caractéristiques « anthropomorphiques » de la personne retenue comme étant Loïc. La raison invoquée par la Cour est qu’elle dispose d’une expertise suffisante après que les experts eurent été entendus pour la première fois. La Cour précise également que la défense a de toute façon sa propre expertise, ce qui est un peu sournois. La Chambre s’est appuyé sur le fait que lors de l’interrogatoire sur la vidéo, la défense a posé des questions sur d’autres personnes. La Chambre se réfère donc maintenant directement au comportement de la défense à l’audience principale afin de rejeter les demandes d’investigations. C’est quand même un peu vache…

Le 23.10. le procès devrait se poursuivre après un mois de pause. Pour le 06.11. une discussion juridique est prévue, dans laquelle il s’agit de traiter de la question de la complicité et de la responsabilité éventuelle des personnes présentes à une manif pour les infractions commises pendant celle-ci.

* Le Polizei-Kommissariat 21 est un commissariat du quartier d’Altona à Hambourg.

Source: https://unitedwestand.blackblogs.org/elbchaussee-prozess-am-20-09-19-25-09-19/

NEWS / Anthologie des poèmes de Loïc !

Cela fait aujourd’hui un an que Loïc a été arrêté. Un an que les flics français ont fait irruption au domicile de ses parents où il était revenu malgré la cavale et les risques d’arrestation. Il se savait surveillé mais voulait revoir ses proches.

La semaine dernière, notre ami a également « fêté » pour la première fois son anniversaire derrière les barreaux de la prison de Hambourg. Depuis un an, il est privé de sa liberté, détenu arbitrairement, déplacé, transféré, extradé, sanctionné, isolé, au bon vouloir d’une administration pénitentiaire dont il a du apprendre la langue. Depuis dix mois maintenant, il est régulièrement présenté devant un tribunal qui n’a de cesse de rajouter des audiences aux audiences faisant durer plus que de raison son médiocre spectacle.

Pourtant, Loïc ne baisse ni les bras ni la tête. Il continue de préparer sa défense, d’affiner ses arguments, d’écrire inlassablement. Et d’accumuler ces planches de bandes dessinnées où il raconte son quotidien « en patates ».

Depuis plusieurs mois, Loïc souhaite que ses poèmes soient rassemblés en un petit recueil disponible gratuitement sur internet (son livre précédent est toujours à la vente). C’est chose faite. Cette Petite anthologie est disponible sous deux formes, l’une pour une lecture page par page, l’autre pour l’imprimer en brochure. Imprimez-là, diffusez-là, lisez-là en public ! Les mots sont des armes contre l’isolement des corps.

Télécharger la version mise en page (brochure à imprimer)

Télécharger la version PDF page par page (lecture)

À lire également ces jours ci, deux textes écrits depuis la prison de Hambourg et dans lesquels Loïc évoque pêle mêle ses souvenirs de l’occupation du bois Lejus près de Bure, les traumatismes de sa première arrestation par la DGSI et les conditions de sa détention en allemagne.

1ère partie – Le consentement et la DGSI

2ème partie – De la cabane forestières aux cellules pénitentiaires

Liberté pour Loïc ! Liberté pour toutes les personnes détenues !

NEWS / Rejet de la demande de libération de Loïc

Deux nouvelles qui nous sont parvenues la semaine dernière depuis Hambourg.

D’abord, nous avons appris jeudi dernier que la demande de libération conditionnelle faite récemment par les avocat.e.s de Loïc avait été rejetée par la cour. Ce n’est évidemment pas une surprise et il faut comprendre cette démarche comme faisant partie du long processus en cours. Loïc se trouve être actuellement le dernier prisonnier international lié aux émeutes du G20 de Hambourg. Il est également le dernier des 5 co-accusés du procès de l’Elbchaussee à demeurer derrière les barreaux. Or, si le procès s’éternise et qu’il n’est toujours pas fixé sur son sort, cela n’est pas de son fait, bien au contraire ! Si la juge a d’ores et déjà annoncé à plusieurs reprises le rallongement du procès, c’est parce que la parole des policiers venus témoigner à la barre en février et mars n’a pas été jugée crédible. Parce qu’ils ont menti ou bien n’ont pas répondu aux magistrats. Parce que les habitant.e.s venu.e.s confirmer leurs témoignages ont été obligé.e.s de les démentir, ont été forcé.e.s d’expliquer à la cour que la police avait sciemment déformé leurs propos. Si ce procès est interminable et qu’il n’a de cesse d’être rallongé, ce n’est pas du fait des accusés ou de leurs conseils, c’est parce les thèses policières sur lesquelles reposent l’accusation ne tiennent plus la route et qu’elles ressemblent de plus en plus à un tissu de mensonges, à une fiction créée a posteriori durant des mois et des mois d’enquêtes.

La présidente cependant ne semble pas vouloir admettre cette évidence aussi facilement et vient donc d’annoncer de nouvelles audiences. C’est qu’il n’est pas aisé de se donner pour tâche de « faire émaner la vérité » lorsque celle-ci est continuellement noyée sous la partialité des accusations, l’incompétence des fonctionnaires de police et les intentions idéologiques des policiers et gouvernants dont le procureur de Hambourg n’a eu de cesse de se faire l’écho dans la salle d’audience. Le procès qui a démarré le 18 décembre dernier et devait s’achever en mai, avait été reporté à septembre et vient donc d’être prolongé jusqu’à décembre au moins. Pour l’instant, le huis clos se poursuit mais nous attendons avec impatience les plaidoiries qui finiront bien par avoir lieu un jour et qui permettront aux soutiens, ami.e.s, familles et militant.e.s de revenir dans la salle.

DE HAMBOURG À BIARRITZ

Par ailleurs, merci à celles et ceux qui sont passé.e.s la semaine dernière aux deux discussions parisiennes où la situation de Loïc a été longuement évoqué. La rencontre de vendredi soir, aux côtés de militants basques s’organisant contre le G7, a notamment permis de comprendre que la répression cet été à Biarritz n’aura rien à envier à celle de juillet 2017 à Hambourg. Vidéo surveillance à tout va, gymnases réquisitionnés pour loger les escadrons de police, tribunal d’exception fonctionnant en continu, zones d’interdiction sur l’ensemble de la ville de Biarritz, les méthodes seront assurément les mêmes. La preuve : un centre de détention provisoire sera installé durant le sommet dans l’actuel CRA (centre de rétention admnistrative où l’on enferme habituellement les personnes sans papier dans des conditions toujours plus indignes). Celui ci sera même rénové d’ici là afin de correspondre aux normes minimum de la garde-à-vue ! Une chance pour celles et ceux qui y seront enfermés…

Les infos sur les contre-sommets organisés fin août :
https://g7ez.eus/fr/
http://alternativesg7.org/index.php/en/home-page/